Man U ne rigole plus !

Posted on 28 décembre 2010

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Seul contre quatre. Et alors ? Wayne  s’en balance, baisse la tête et asmate. 6o mètres plus loin, sa course échevelée  est interrompue par le gardien adverse. Old Trafford rugit et se gratte la tête. Il peut.  Contre Sunderland, l’enfant terrible n’a pas marqué. Mais il va mieux. Beaucoup mieux. Son équipe s’est tranquillement baladée face à des Black Cats aux griffes rétractées par le froid. Deux buts, une pléiade d’occasions franches et un jeu offensif enfin digne d’un grand d’Europe. Sir Alex Ferguson, qui vient de battre le record de longévité à la tête de United – 24 ans –  a dû apprécier.

L’adage est connu : le titre ne se gagne pas lors du Boxing Day, il peut en revanche s’y perdre. Et l’agaçant Patrice Evra ne se trompe pas lorsqu’il explique que Manchester United bâtit généralement ses triomphes entre deux coupes de champ’. Si on ne peut prédire quelle équipe sera sacrée en mai, l’on peut d’ores et déjà se réjouir. Le jeu de United ressemble enfin à quelque chose. La faute à des blessures récurrentes et à des méformes persistantes, Man U construisait jusque-là ses victoires sur son assise défensive. La dernière en date, face à Arsenal, avait été déconcertante de laideur. Cette fois, les Red Devils se sont lâchés. La recette : une défense toujours impeccable, des milieux à la polyvalence affolante et des attaquants aux décrochages incessants.

Bruce, l’entraîneur de Sunderland, a bien essayé d’enrayer la mécanique. Le pressing qu’il ordonna a fonctionné cinq minutes. Cinq petites minutes. Avant que Ryan Giggs amorce le contre salvateur. Le Gallois s’infiltre plein axe. Avant même qu’il serve Rooney sur la droite, tout le monde a les yeux braqués au second poteau. Berbatov y attend le ballon. Rooney contrôle, et centre dans la course. Dimitar s’élève, et smash le cuir. 1-O.

Vous en voulez encore ? Alors c’est parti pour un pilonnage en règle de la cage de Gordon. Les Black Cats sont bien présents, mais complètement transparents, dépassés par la fougue diablotine, « pas dans le rythme » selon Christian Gourcuff. Carrick et Anderson pressent comme des dingues. Rooney s’intercale et Berbatov étale. Signes du tumulte, les montants tremblent par deux fois. Mais rien n’y fait. Le score reste figé. Même le lob en finesse de Rooney fuie le cadre. Peu importe. Sunderland ne respire déjà plus. Et lorsque le souffle lui revient, en début de deuxième période, l’arrière garde mancunienne maîtrise le danger. Et puis, la réussite ne pouvait fuir éternellement les audacieux. 58e minute : d’une passe aveugle brésilienne, Anderson décale Berbatov qui, d’une frappe contrée, aggrave la correction. De l’audace on vous disait. Le reste de la partie est évidemment anecdotique. De la passe à dix comme dirait l’autre. Manchester jouait le premier acte d’une série de 4  matchs en 10 jours, alors forcément on gère les efforts.

L’essentiel n’est pas là, mais plutôt dans le contenu de la prestation livrée par les protégés de Fergie. Disposés dans un 4-4-2 on ne peut plus classique, les Mancuniens ont excellé dans l’animation. Carrick et surtout Anderson répondent à merveille aux exigences du poste de milieu défensif : pressing+récupération+projection. Et le jeune Brésilien l’a bien compris, lui qui affectionne le rôle de créateur qu’il se voit confier. Il faut dire que devant lui, les solutions abondent . Park Ji-Sung est tellement à l’aise qu’il parviendrait à combiner avec Mathieu Chalmé les yeux fermés. Dans l’autre couloir, Ryan Giggs a prouvé qu’il n’avait rien perdu de sa classe. Fini de sniffer la ligne comme à ses plus belles heures, papy préfère repiquer dans l’axe. C’est d’ailleurs l’une de ses percées au coeur du jeu qui amène le premier but.

Des buts, Wayne Rooney n’en a toujours pas marqué dans le jeu depuis mars 2010. Et alors ? Wayne se démène comme un beau diable. Calé en soutien de Berbatov, le rouquin est libre de jouer comme il l’entend, c’est à dire entre les lignes. Les buts viendront. Question de temps.  En attendant, c’est Dimitar qui rince. Avec douze buts à son actif, l’attaquant fait partie des trois meilleurs joueurs d’Angleterre du moment. Ses courses, ses dribbles, ses reprises et jusqu’à sa gestuelle respirent la classe des plus grands. Sorti à la 83 ème sous une ovation, le Bulgare a réussi une autre prouesse.  Une qui force le respect. Faire éclater de rire Sir Alex, un type marié depuis 24 ans.

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